BIOPSIE PULMONAIRE – THORACOSCOPIE

Les maladies infiltratives du poumon sont des maladies rares qui entrainent une inflammation puis un épaississement du poumon, pouvant au maximum évoluer vers la fibrose. Les maladies infiltratives du poumon peuvent être associées à des maladies touchant tout l’organisme (maladies systémiques) ou certaines zones de l’organisme (maladies articulaires, musculaires). Elles peuvent aussi être isolées et ne toucher que le poumon.

Les symptômes pulmonaires des maladies infiltratives sont principalement une toux et un essoufflement. D’autres symptômes non pulmonaires peuvent être associés selon le contexte : douleur dans les articulations, dans les muscles, lésions cutanées, etc. Le scanner montre l’inflammation et l’épaississement du poumon. La fibroscopie permet de réaliser un lavage broncho-alvéolaire et d’étudier les cellules inflammatoires présentes dans les alvéoles. La prise de sang recherche des signes d’inflammation et de maladie auto-immune. Les explorations fonctionnelles respiratoires montrent que le poumon épaissi ne se gonfle pas complètement pendant la respiration (syndrome restrictif), et que l’oxygène passe moins bien de l’alvéole au sang (trouble de la diffusion).

La prise en charge des maladies infiltratives dépend beaucoup de la présentation de la maladie, de la sévérité de la maladie, et de l’état général du patient. La situation est discutée au cours d’une réunion pluri disciplinaire qui comprend pneumologues, radiologues, chirurgiens, etc. Dans tous les cas, l’arrêt du tabac est impératif. Dans certaines formes simples, une surveillance est recommandée. Dans d’autres formes très typiques, un traitement médicamenteux peut être proposé d’emblée. Dans les autres formes, il peut être nécessaire d’obtenir un morceau du poumon au cours d’une courte intervention chirurgicale : c’est la biopsie pulmonaire chirurgicale. A partir de cette biopsie chirurgicale il sera possible de faire des analyses anatomopathologiques e de définir la nature précise de la maladie infiltrative, c’est à dire obtenir un diagnostic de certitude.

 

DÉROULEMENT DE LA CHIRURGIE DE LA BIOPSIE PULMONAIRE

C’est une intervention réalisée par un chirurgien thoracique sous anesthésie générale avec une intubation sélective. La biopsie pulmonaire chirurgicale est réalisée par thoracoscopie (vidéo chirurgie). Après avoir pratiqué 3 incisions de 1 cm, le chirurgien introduit la caméra et deux pinces dans la cavité pleurale qui entoure le poumon, le chirurgien va inspecter le poumon, repérer la zone à biopsier, sectionner avec une agrafeuse spécifique qui coupent le poumon et scellent les deux berges sectionnées pour éviter les fuites aériennes. La pièce est alors extraite du thorax et envoyer en anatomo-pathologie pour analyse classique (examen définitif, 10 à 15 jours). Les cicatrices sont refermées avec un fil biodégradable.

Bénéfices

La biopsie pulmonaire chirurgicale permet d’obtenir un diagnostic de certitude de la maladie infiltrative diffuse du poumon.

Complications possibles

La biopsie pulmonaire chirurgicale peut se compliquer principalement :

  • de douleurs, encombrement bronchique et pneumonie, qu’il faut prévenir par les antalgiques, kinésithérapie, et mobilisation précoce ;
  • d’un caillot dans la plèvre, qu’il faut retirer au cours d’une seconde intervention ;
  • d’une exacerbation de la maladie sous-jacente, qui peut nécessiter une prise en charge plus lourde.

Ces complications restent rares, et la très grande majorité des patients est hospitalisée moins de cinq jours après cette intervention.