Hyperhidrose – Sympathéctomie

L’hyperhidrose palmaire associée ou non à une hyperhidrose axillaire est une production excessive et anormale de sueurs au niveau des mains et parfois des aisselles.

Cette sudation ou transpiration excessive peut être difficile à supporter et altérer significativement la qualité de vie des jeunes adultes qui en souffrent. La gêne peut être ressentie comme un mal être permanent, affectant la vie sociale et professionnelle, la vie affective et globalement la vie de tous les jours. Il peut s’y associer un certainement sentiment de honte chez personnes les plus jeunes.

Les plaintes les plus fréquentes pour l’hyperhidrose des mains sont :

  • ne pas pouvoir serrer des mains ou tenir la main d’un proche,
  • ne pas pouvoir écrire sans l’aide d’un buvard,
  • être gêné pour utiliser un écran tactile ou taper sur un clavier d’ordinateur
  • le besoin de se sécher les mains toute la journée ou de s’essuyer sur ses vêtements (pantalon le plus souvent),
  • être gêné pour la pratique d’une activité sportive comme le tennis, le ping pong, le golf car les mains glissent sur le manche.
  • être gêné pour la pratique d’une activité artistique comme la guitare ou la peinture.
  • enfin, être gêné pour la pratique de son activité professionnelle spécifique nécessitant l’utilisation importante de ses mains. Les exemples sont multiples : les masseur-kinésithérapeute, les mécaniciens, les électriciens, les chimistes, les policiers et soldats qui doivent tenir une arme et tous les métiers ou le contact avec un client est primordial.

Lorsque l’hyperhidrose atteint également les aisselles, les auréoles qui se développent sur les chemises obligent à se changer et empêchent de s’habiller normalement surtout quand il faut chaud.

Les causes de l’hyperhidrose

C’est une affection qui débute le plus souvent dans l’enfance ou l’adolescence et a tendance à diminuer après 40-45 ans. Ce n’est pas une maladie génétique mais il peut y avoir un membre de la famille atteint.

L’hyperhidrose palmaire est la conséquence d’une hyperactivité du système nerveux sympathique de nature non connue. La fréquence de l’hyperhidrose palmaire est estimée à 1% des jeunes adultes, avec environ un tiers de forme sévère. Il s’agit donc d’une affection beaucoup plus fréquente que l’on ne le pense.

L’hyperhidrose peut également atteindre le visage et le cuir chevelu et s’accompagner de rougeur.

Les jeunes adultes ont le plus souvent essayé différents traitements avant de venir consulter le chirurgien : des crèmes, du talc, des lotions, voire de la ionophorèse ou des injections de toxine botulinique principalement au niveau des aisselles. La sympathectomie thoracique est un moyen radical et très efficace de traiter l’hypersudation des mains éventuellement associée à une hyperhidrose des aisselles.

INTERVENTION CHIRURGICALE MINI-INVASIVE

SYMPATHECTOMIE THORACIQUE

La sympathectomie thoracique est pratiquée par une technique mini-invasive sous anesthésie générale (thoracoscopie par vidéo ou robot). La chirurgie est réalisée avec une caméra et des instruments dirigés à distance manuellement ou à l’aide d’un robot. C’est un chirurgien vasculaire ou thoracique qui réalise cette intervention.

L’intervention consiste à supprimer l’effet des deux nerfs sympathique thoracique (gauche et droit). L’intervention dure moins d’une heure, c’est-à-dire 20 à 30 minutes par côté. Les cicatrices sont petites (5 à 8 mm) et situées dans la région des aisselles c’est-à-dire sous les bras, ce qui correspond à la région du soutien-gorge pour les femmes. Ces cicatrices ne posent aucun problème esthétique. Il n’y a aucun fils ou agrafes à retirer.

Notre équipe estime qu’une nuit à l’hôpital le jour de l’intervention est indispensable afin d’assurer une surveillance et une sécurité maximale pour ces jeunes patients opérés du thorax. Une radiographie est pratiquée avant la sortie de l’hôpital, des antalgiques simples (type paracétamol) sont prescrits pour une période d’une à 2 semaines. Il est conseillé d’interrompre ses activités sportives ou travaux physiques pendant un mois.

L’efficacité est en ce qui concerne la transpiration des mains et des aisselles est totale lorsque les nerfs sympathiques sont sectionnés. Les mains et les aisselles sont sèches dès le réveil du patient dans 100% des cas.

Est-ce qu’une éventuelle hyperhidrose des pieds est guérie comme pour les mains après l’intervention ?

Non mais elle est souvent légèrement améliorée mais de façon inégale et imprévisible.

L’effet secondaire fréquent dont il faut absolument être informé est l’hypersudation compensatrice. Le corps compense la suppression de la transpiration anormale au niveau des mains et des aisselles par une augmentation dans une autre partie du corps. Il s’agit de l’apparition d’une sudation plus importante au niveau du bas du dos ou de la face interne des cuisses ou du bas ventre, le plus souvent en période de chaleur c’est-à-dire l’été ou quand on fait du sport. Ce phénomène survient dans plus de deux tiers des cas.

Dans notre expérience, ce phénomène est bien accepté par les patients car c’est beaucoup moins handicapant dans la vie quotidienne que la transpiration des mains et elle n’est pas vu par l’entourage.

Il n’y a aucun lien entre la sévérité de l’hyperhidrose des mains ou des aisselles et l’apparition ou l’importance de l’hypersudation compensatrice. Il n’y a pas non plus de lien établi entre la technique opératoire et l’apparition de l’hypersudation compensatrice. Il faut savoir qu’il n’y a pas de traitement médical ou chirurgical de l’hypersudation compensatrice.

Il est possible mais très rare de présenter un pneumothorax à l’ablation des redons qui nécessite la pose d’un petit drain pendant 24 ou 48 heures. Il est également possible mais exceptionnel de présenter une légère chute de la paupière qui est le plus souvent passagère et qui n’a aucun effet sur la vision.L’intervention en elle-même n’est pas ou peu douloureuse. Néanmoins des douleurs dans le dos et une sensation d’oppression thoracique, peuvent apparaître quelques jours après la sortie d’hôpital puis disparaissent.