Hyperhidrose – Sympathéctomie

Une personne est atteinte d’hyperhidrose lorsqu’elle transpire de manière excessive, c’est à dire au-delà de la quantité nécessaire à sa thermorégulation. L’hyperhidrose palmaire ou axillaire touche les mains et les aisselles.  Dans la plupart des cas, il s’agit d’une hyperhidrose de type essentielle. Cela signifie qu’elle n’est pas liée à une maladie sous-jacente, son origine est inconnue.

La fréquence de l’hyperhidrose essentielle est estimée à environ 1,5% de la population générale avec au moins un tiers de forme sévère. Il s’agit donc d’une affection beaucoup plus fréquente que l’on ne le pense.

Si elle n’est pas « grave » à proprement parler, cette affection est néanmoins difficile à supporter car elle diminue sérieusement la qualité de vie de la personne atteinte. Elle peut être réellement invalidante d’un point de vue social et psychologique. L’hyperhidrose palmaire peut même devenir un handicap professionnel, dans certains métiers manuels (chirurgiens, mécaniciens) ou tout simplement dès lors qu’il faut serrer la main ou tenir un stylo. Souffrir d’hyperhidrose tient bien souvent du cercle vicieux : la transpiration excessive des mains ou des aisselles embarrasse la personne. En s’inquiétant, son stress augmente et accentue encore sa transpiration.

Cette affection touche majoritairement les jeunes adultes à partir de l’adolescence, et diminue au delà de 40 ans. Il existe souvent un membre de la famille qui est atteint mais ce n’est pas obligatoire et ce n’est pas une maladie génétique.

L’hyperhidrose palmaire et axillaire est la conséquence d’une hyperactivité sympathique d’origine non connue. La symptomatologie est symétrique, l’hyperhidrose est fréquemment provoquée par un facteur émotionnel, plus rarement par la chaleur, un exercice physique ou l’alimentation. En général, la sudation apparaît de manière constante, mais des pics peuvent se produire lors de crises. En cas d’hyperhidrose sévère, elle peut même causer des rougeurs, des œdèmes et des douleurs.

LE CHOIX du TRAITEMENT dépend,

  • Du degré de sévérité de la maladie
  • De ses répercussions sur la vie du patient et de la perception que ce dernier a de sa maladie.
  • De sa localisation
  • Du choix du patient

DIFFÉRENTS TRAITEMENTS

Les applications locales

Si l’affection est modérée, la thérapie de première intention se résume à des produits d’application locale à base de sels d’aluminium. Ces antiperspirants doivent être appliqués de préférence la nuit, lorsque les glandes sudorales agissent plus faiblement. Ces traitements sont souvent insuffisants en cas de gêne importante, ils sont plus efficaces en cas d’hyperhidrose axillaire.

L’ionophorèse

Cette technique consiste à plonger les mains et les pieds dans des bacs d’eau, dans lesquels circule un faible courant électrique. Ce courant (de 15 à 20 mA) agit sur la surface de la peau en l’épaississant et bloque ainsi le fonctionnement normal des glandes sudoripares. Facile à mettre en œuvre pour les mains et les pieds, ce procédé est plus compliqué à appliquer dans la région axillaire. Cela nécessite l’utilisation d’électrodes que l’on pose sur les aisselles avec des éponges mouillées. Les séances durent vingt minutes et doivent être répétées plusieurs fois par semaine au début, puis une à deux fois par semaine ensuite. La ionophorèse présente un bon taux de réussite et le traitement est doux et indolore. Un inconvénient majeur toutefois : son efficacité est temporaire. Si on arrête le traitement, la transpiration revient au bout de 10 à 20 jours.

La toxine botulique

La toxine botulique est issue de la culture d’une bactérie, le clostridium botulinum. Elle représente une avancée importante dans cette maladie, car elle permet une diminution réelle de la sudation. La toxine botulique est proposée lorsque les applications locales et le traitement par ionophorèse se révèlent inefficaces ou qu’ils sont abandonnés par le patient car trop astreignant. Elle est plus particulièrement efficace pour les aisselles. Le thérapeute réalise des tests pour situer les zones qui transpirent le plus. Puis il injecte le produit en une quinzaine d’endroits, tous les 2 cm environ. Les résultats apparaissent au bout de 5 à 6 jours, et l’efficacité dure plusieurs mois. Puis il faut refaire le traitement, et ainsi de façon régulière tout au long de la vie. Le problème majeur de ce traitement est la douleur qui n’est pas négligeable

Le traitement chirurgical

L’objectif est de supprimer l’hyperactivité sympatique qui est responsable du dérèglement des glandes sudoripares et donc de l’hyperhidrose. L’intervention consiste en une sympathectomie thoracique bilatérale sous anesthésie générale. Cette intervention est réalisée par des techniques endoscopiques mini-invasives (thoracoscopie). Le nerf sympatique est localisé le long de la colonne vertébrale, grâce à une mini caméra introduite dans le thorax via l’aisselle, il est repéré puis clippé (mise en place d’un clip qui pince le nerf sympatique) ou sectionné selon les techniques. L’intervention dure en moyenne de 20 min à 40 min selon les cas. Cette intervention est très efficace que ce soit pour l’hyperhidrose palmaire ou axillaire. Néanmoins elle génère une hypersudation compensatrice dans environ la moitié des cas, c’est à dire une transpiration dans une zone qui jusque-là ne présentait pas de transpiration particulière (comme le dos, les genoux, le pli des fesses).

C’est un chirurgien vasculaire ou thoracique qui réalise cette intervention.